Italien, Larsen en est avec ce Of Grog Vim…à son 15ème album!
Découverte tardive donc, le groupe aux collaborations marquantes (Michael Gira de Swans, Martin Bisi, Nurse with Wound et j’en passe…) crée un terrain noise aussi bruitiste, de façon leste et extrêmement élégante (Grog descending) que posé dans la déviance avec, cerise sur l’instrumentation, une répétition sonore tournant à l’obsession.
L’ambiance est sombre (Mother Vim), traversée cependant par des éclairs…plus clairs. Il y a chez Larsen un talent dans l’expérimentation qui le hisse dans les sphères. Une trame mélodieuse née de l’usage d’instruments divers (Gordon and Grog) se fait entendre et bien évidemment apprécier. On n’est jamais, en l’occurrence, dans le conventionnel. Le format instrumental de l’album ne l’abîme en rien. Test 1-10 associe parfaitement l’obscur et le plus lumineux, à l’image d’un ensemble au tumulte savamment conçu. On est parfois dans le post-rock mais celui-ci n’engendre aucun ennui, lové qu’il est dans des canevas barrés, formés de sonorités auxquelles on ne s’attend pas. Dissonnance et trouées de lumière cohabitent (Legacy), l’option expérimentale est parfois déroutante mais vaut la peine d’être suivie. Elle est même splendide sur Back to the moon, qui évoque des Swans un peu moins noise qu’à l’habitude et ferme la marche avec le même brio hors-normes que le reste de l’album. Avec, de plus, une fin percutante impulsée par sa batterie, dont émerge à nouveau cette réitération, efficiente, des atmosphères crées par Larsen.