Premier album, riche d’influences diverses (et cela s’entend, de façon parfois déroutante), pour les Anglais de Cairobi qui pratiquent une forme de psychédélisme exotique teinté de belles mélodies pop. Celles-ci peuvent groover sévère (Gristly words), prendre des airs funky mais tropicaux (Step aside), elles séduisent souvent malgré l’effort d’assimilation qu’elles imposent.
Le groupe instaure un ton plutôt délié mais, dans le même temps, énergisant. Le single Lupo et ses sons simples accroît la portée du disque, à l’écoute duquel on « risque » un certain attachement. Le genre est en tout cas assez démarqué pour qu’on le garde en tête, le dépaysement guette et les climats inhérents à l’opus font leur effet, même dans leurs trames les plus lentes (Systems of mutual doubt). Saint dévoile une tournure plus bourrue, étend ainsi la palette déjà ouverte de Cairobi. Il y a dans cet ouvrage éponyme une loufoquerie qui frappe juste, emmène l’auditeur et lui offre le trip qu’il attend (From some other planet’s sky). La rythmique fait danser (Ghost, excellent), les petites sonorités bien trouvées font de leur côté la différence, le tout dans une approche résolument individuelle. Zoraide arrive en fin de parcours pour confirmer les bonnes sensations ressenties à l’audition, puis No better ending s’appuie sur ses sons réitérés pour finir le boulot dans une quiétude animée, comme le sont tous les morceaux des protégés de l’écurie Week of Wonders.