Réunion de deux artistes opposés dans leurs orientations (Rémi Panossian, pianiste de jazz moderne influencé par le rock, et Mathieu Miegeville qui qui officie avec MOPA ou encore Psykup, au micro et de façon aussi sensible qu’écorchée), The Black Painters surprend envoûte même par la splendeur et le dénuement de son propos sur ce premier opus remarquable.
En neuf titres, le piano de l’un et le chant expressif de l’autre forment un tout captivant, à l’émotion profonde et jamais surjouée, loin s’en faut. Avec le plus grand naturel, les deux comparses esquissent talentueusement les contours d’un domaine musical inédit. Dans l’économie de moyens, ils frappent juste, touchent au coeur et suintent la sincérité. Voilà un disque dont on s’amourache, profond et intense, crié aussi et ce, de façon élégante (John Lennon in your eyes). Une belle surprise, une perle même, qui démontre qu’il n’est nullement nécessaire d’en rajouter pour imposer une oeuvre accomplie. La beauté d’un piano agité, virtuose mais pas démonstratif, fait écho à la douleur du chant, la quiétude (Good morning I am you) côtoie des instants plus remuants, et nous voilà très certainement avec, privilégiés que nous sommes, l’un des essais les plus intéressants du moment.