Prenez quatre mecs de Sens, dans l’Yonne, potes depuis le lycée et affichant une moyenne d’âge de 20 ans. Ajoutez-y un goût certain pour les Ramones, Pixies ou encore Jay Reatard et nous voilà avec ce premier opus frontal et sans détours: Michel-Michel Michel, oeuvre des Johnny Mafia.
On atteint même, c’est dire la valeur de l’effort, le niveau du dernier cité en termes de rock garage fuzzé à souhait (Scarycrow), en ayant même le bon goût de signer de belles mélodies qu’emporte la vague instrumentale du groupe (Black shoes et ses airs de Pixies frenchy). Des jeunots doués, voilà ce que sont les Johnny Mafia, dont le talent se perçoit dès l’introductif Sleeping avec son début posé pour ensuite fonce tête baissée. Huit titres suffisent à révéler une formation d’ores et déjà à suivre. Ses travaux sont brefs et marquants, sans fioritures, authentiques et d’une sincérité que son jeune âge renforce. Smell et ses accalmies élégantes, un Kim Deal qui parle rien que par son intitulé sont autant de bombinettes classieuses et débraillées qui créditent Johnny Mafia.
On peut alors terminer sur une Pixieserie speedée –One two one two– elle aussi aboutie; la messe est dite et ralliera très certainement de nombreux fidèles à la cause de ces quatre zicos étonnants de maîtrise.