Bon il s’annonçait, excellent il fut ou fût, issu, sans mauvais jeu de mots, d’une cuvée pour le coup irréprochable en termes de qualité. Le Festiv’Art amienois a en effet, à l’occasion de ses 10 ans, frappé un grand coup et plongé ses partisans dans la félicité et ce dès sa première soirée à la Lune des Pirates, le jeudi 22.
Pop satinée, racée, étant le maître mot du soir avec dans un premier temps The Slow Show, mancuniens à la pop sertie d’envolées de violons et de nappes de piano que relèvent des embardées électriques. Puis, pour enfoncer le clou de ce premier jet, nos Coming Soon préférés et leur pop ensoleillée, psyché et/ou synthétique, qui ratisse large en restant cohérente.
Bien lancé donc, le Festiv’Art prend sur le vendredi un virage décisif, amorcé par l’excellence des locaux Your Own Film sous un joli chapiteau bien plus adapté que la scène de l’an passé. La formation picarde, une fois encore, nous régalant de sa magie pop-grunge à l’émotion décuplée par un penchant acoustique dominant. On s’en remet, ou pas, et nous voilà face à l’impro théâtrale de Brassaï et fines herbes, troupe folle et inspirée. Il y en a visiblement pour tous les goûts, dans ce festival désormais rodé. Confirmation, brillante et pétaradante, avec Findlay, cette fois dans le Cirque Municipal, et son rock large qui peut virer electro pour ensuite « grunger » ou se faire post-punk. Le tout avec une rageuse féminité au chant. Prestation de choix qui marque une alternance entre l’intérieur, le Cirque donc, et l’extérieur avec la scène-chapiteau. Avec notamment MB 14 et son beatbox acapella, acclamé, dont l’univers large et inédit rafle comme attendu la mise. Certains, certaines dirons-nous même, ne sont d’ailleurs venus que pour lui. Dommage au vu de la valeur du « festoche »…mais il n’empêche que le « gaillard » vaut le détour.
L’amienois enchaîne d’ailleurs avec ses « assistants » de Berywam, non moins doués dans l’art de beatboxer et de mixer les genres. La foule est folle, on y perçoit des sourires durables…qui donnent le sourire et on se dirige alors vers l’étincelante Sarah Mc Coy. Laquelle nous régale à son tour avec son chant expressif, son jazz-blues dopé au piano qu’on avait déjà adoré quelques temps auparavant à la Lune des Pirates, pour les festival Les Nuits de l’Alligator si je ne m’abuse. En adjoignant à ce menu royal les apparitions de Tassel Tease Company -show burlesque- et des Ecorcheurs -art de rue et giclées enflammées-, il va sans dire que ce Festiv’Art 2016 était à ne pas manquer, sous peine de gros regrets, assorti qui plus est de showcases à la Malle à Disques locale.
Photos William Dumont.