Sextet
belge, issu de Liège plus précisément, Dan San sort avec Shelter
son deuxième album, après que ses membres se soient ressourcés
dans leurs side-projects.
Ils
en ressortent régénérés, animés par l’envie de se réinventer,
allant jusqu’à inclure Yann Artaud (qui a oeuvré avec Air, Phoenix
ou Syd Matters) ou encore le multi-instrumentiste Olivier Marguerit à
l’élaboration du disque. Celui-ci est enregistré live, la rencontre
est humaine autant que musicale et cela se ressent dans la beauté et
la pureté des compositions de Shelter. Même les sons synthétiques
inclus ça et là sont judicieux, le rendu est mélancolique mais
sans prise à l’ennui, traversé en certaines occasions par de brèves
fulgurances ou de beaux encarts orchestraux.
A
partir de là, il devient difficile d’en extraire tel ou tel morceau.
C’est l’ensemble qu’il faut distinguer, dans sa quiétude animée
comme dans ses envolées bridées (Nautilus II). On le perçoit dès
l’ouverture avec Red line; le discours est raffiné mais jamais, ou
presque, ennuyeux. L’étoffe est belle, sensible, bien ouvragée. Le
Shelter est doux et accueillant, jalonné par des plans
atmosphériques et une simplicité instrumentale qui en rend
l’approche aisée. Le disque idéal pour retrouver la sérénité,
évacuer et faire le plein de mélodies légères et aériennes,
soufflées par un chant doucereux et surlignées par une jolie vêture
sonore.