J & L Defer unit Anita Rufer et Gabriele de Mario, les 2 têtes pensantes de Disco Doom. Ensemble, les deux comparses définissent les contours d’une musique…sans contours, instinctive, dont l’intitulé de l’album ici décrit, No map, donne une définition assez fidèle.
La paire ne s’embarrasse en effet d’aucune norme, crée un univers presque fantomatique (Vibrant), ceci à partir de machines et de pédales d’effets qu’accompagnent des guitares et un chant épars. On pense à Liars pour le côté barré, mais J & L Defer s’attache à bâtir son propre édifice sonore, minimal, prenant et intriguant. Des mélodies troublées en émergent (Horror) et si l’ouvrage délivré est exigeant, son contenu fait qu’on s’y égare volontiers. No map est no wave mais on en suit le courant, parfois répétitif jusqu’à susciter l’obsession. De bien beaux motifs musicaux le décorent, à l’instar de ce filer de voix sensible, susurré (Johnny, dream) qui ajoute à son impact final. Le rendu peut aussi se faire psyché et grinçant (Nowhere), se dénuder de façon marquée (River); l’accroche est réelle. L’intérêt provient aussi de morceaux plus épais (Hell), des climats obscurs de J & L Defer, de sa douce folie créatrice.
On prend donc, en finissant le trip sur un Ian’s room hypnotique, un peu trop réitéré peut-être mais qui n’entache nullement la valeur des dix morceaux de No map.