Têtes d’affiches connues, pépites plus « cachées » et découvertes issues du local, dominante rock bienvenue et prix dérisoire de 20 euros pour 20 groupes et 2 soirées. Voilà ce qu’offrait, pour ses 18 ans, le Rock en Stock d’Etaples et pour le coup, sa majorité fut célébrée de manière magistrale.
Avec pour amorcer le samedi une pelletée de formations rock méritoires (belle découverte « pop joyeuse » émaillée de traits cold avec Jelly Bean, rock désormais calibré avec The Flying Strings, un Gaspard Royant au sommet de sa forme avec son rock rétro classieux et mordant, mention très bien), du hardcore-métal qui arrache tout (The Arrs), ou encore le reggae d’un Yaniss Odua très attendu, le début de soirée se profilait déjà sous les meilleurs auspices.
Et Boulevard des Airs allait surprendre en jouant un set vigoureux, jamais figé, avant d’être relayé par les énormes Scarecrow, toulousains au blues/hip-hop inédit, génial sur les planches, groovy, mordant, qui balaye un spectre musical allant des 20’s à ce jour. Et qui, pour couronner le tout, arrache tout sur son passage.
Assurément l’un des concerts de ce Rock en Stock de haute volée, le dimanche giflant d’emblée son auditoire à l’aide de riffs saignants et réjouissants émanant de groupes à l’enchaînement fatal; Grumpy Shadow, projet…familial rock haute tension, Muncie Girls et son garage/punk-rock acéré puis les toujours bienvenues The Buns, duo féminin garage sucré-griffu. En intercalant les excellentissimes Ape’s O clock, clique cuivrée et costumée au registre alternatif haut en couleurs, le final fleurait bon le sans fautes. Avec le power-rock stoner de Bukowski, puis l’efficience punk-rock de Guerilla Poubelle, la tension ne retombait d’ailleurs pas, la valeur non plus.
C’est alors que Les Ogres de Barback, agrémentés du Bal Brotto Lopez, étonnent à leur tour une foule massive en livrant un concert varié, musicalement impeccable et doté de jolis coups de semonces ou de bons sursauts rythmiques. On est à mille lieux de l’ennui, la surprise est de mise et le coup de grâce va ensuite nous être asséné par Raoul Petite. Avant un DJ qui se chargera de faire danser l’assistance jusqu’à « plus soif », ce sont bel et bien les vétérans emmenés par Carton qui signent un live de folie, groovy, fou et barré, entre Zappa et Lizzy Mercier Descloux avec un zeste de Mitsouko option folie, pour situer péniblement. Ca pulse, ça funke, ça cogne en mode rock impétueux, c’est de plus visuel et agité, déviant dans le texte aussi. On se régale, on n’en attendait à vrai dire pas tant et le set des Raoul Petite vient plébisciter, avec un brio énorme, un Rock en Stock lors duquel aucun groupe, c’est là aussi un point à relever, ne s’est montré ennuyeux. Le tout dans une « orga » rodée, distinguée par Mr le Préfet en personne.
Photos William Dumont.