Psych-pop, fruit de la rencontre entre Lucien Fraipont et Gaspard Ryelandt, Robbing Millions vient de Bruxelles et sort son premier album, éponyme, après deux ep’s qui lui valurent un certain succès.
Son contenu, dix morceaux à la fois légers, étranges et tortueux à la Ariel Pink et virevoltants, le confirme: l’intérêt accordé au groupe n’est pas usurpé. Dès les riffs secs et l’approche songeuse et alerte de WIAGW, placé en pôle position, le talent est évident. L’amalgame est bon; on est tout à la fois dans le sonique, le spatial, l’exalté et le puissant. Le tout chanté avec dextérité.
Voilà donc de la pop psyché qui n’ennuie pas, qui ne laisse pas son amateur sur le bord du chemin. 8 is the figure I like the most fait dans l’exotique, fait briller ses mélodies et son décor. C’est encore réussi, on demande bien évidemment confirmation et avec In the no air, entraînant, le début est validé dans sa qualité. The mountain arrive alors, muni de sa finesse, pour entériner la bonne impression laissée par le désormais quintette belge. Lequel ne lâchera pas la rampe sur What makes me feel old, haut perché, saccadé, tranchant aussi.
Tout un programme, en conclurez-vous donc; Robbing Millions a en effet l’art d’empiler les éléments avec brio, de cingler le doux et d’atténuer le dur. Chacun des morceaux conçus mérite le détour. La deuxième partie démarre dans une quiétude qui ensuite s’emballe et se pare de gimmicks enivrants tout en groovant méchamment (Dreams like photographs). Puis l’attaque folk pleine d’allant de Tupperware débouche sur un bijou de finesse psyché. Dans la foulée, Inspector fait usage de sons encore une fois malins, d’une rudesse occasionnelle qu’on approuvera, bien couplée à un chant plutôt léger et à des synthés (souvent) célestes.
Sur la fin, Count your fingers marie electro, rythme en cascade et touches acoustiques soignées, passages apaisés aussi, sans planter. Le tout secoué par des guitares pas moins captivantes. C’est une évidence, on a à l’écoute un premier opus de qualité supérieure. A l’instar du dernier morceau, nommé You fall from your chair (il y a de quoi), leste et doté de soudaines attaques percussives, aussi abouti que tout ce qui a pu suivre sur ce disque bluffant de maîtrise et d’inventivité.