Dépositaires d’une electro répondant au nom de « post everything » (à l’audition de ce nouvel opus, faisant suite à Don’t take it personally qui date de 2014 et s’avérait déjà bon, le constat prend tout son sens), souvent pop mais aux atours divers, les Italiens de Niagara sortent avec Hyperocean leur nouvel album.
Toujours chez Monotreme, gage de « différence », ils y affirment leurs aptitudes à façonner une electro « maison », brumeuse ou enlevée, parfois saccadée et virevoltante dans le même mouvement (Hyperocean3), dont les pulsations affolent certains morceaux (Mizu en ouverture). On est là dans une forme de « cosmisme » aux atours diversifiés, ludique dans ses sons (Escher surfers). Blackpool confirme le penchant céleste du groupe, qui ne s’y restreint cependant pas et expérimente en certains endroits jusqu’à, presque, y perdre l’auditeur. Il y a là du feutré animé (Fodgrops), une douceur vivante, rarement irritante.
Roger Water pulse tous azimuts sans se décaler d’atours spatiaux, ici plus vivaces. Drift use de vocaux eux aussi célestes, Solar valley se fait plus flou encore, plus dilué dans le chant, presque electro-shoegaze. Niagara prend des chemins de traverse, impose un effort d’écoute et d’assimilation avant de complètement dévoiler ses atouts. Alfa 11 venant conclure une épopée immersive aux soubresauts peut-être un peu trop épars, mais qui vaut la peine d’être vécue.