Premier album chanté en Français pour Jil is Lucky, qui s’avère être de façon conceptuelle une belle idée, basée sur l’histoire d’une rencontre/séparation avec une certaine Manon qui, de fait, donne son nom à l’album.
Celui-ci est sentimental mais ne manque pas de coffre. Son electro-pop nappé de cordes (Le goût de l’aventure) suit les humeurs et les ressentis liés à une relation, tantôt tumultueuse (Le reste en l’air), tantôt teintée de regrets mais musicalement animée (8-bit a mort et ses accents rock), en tout cas joliment retranscrite sur les onze morceaux du disque. Un certain romantisme jalonne l’essai (Une lumière orange), qui parvient presque à nous donner la sensation que c’est l’auditeur lui-même qui vit l’aventure.
Des gimmicks bien sentis (A l’envers) participent au succès de l’album, couplés à la saveur d’un amour perdu, certes, mais porteur de par sa traduction verbale et sonore. Appuyé par des clips et un court métrage, c’est un ouvrage crédible que présente Jil is Lucky, avec des mélopées soignées et exaltantes (12 G dans ma cassette), des instants sombres et brumeux (Ensorcelé). Et à l’issue, une terminaison qui s’envole dans l’agitation d’un battement electro (Comme une bombe), marquant le supposé retour d’une bien-aimée pour le coup diablement inspirante.