35 années d’existence, 13 albums studio.
On pourrait craindre l’essoufflement, la baisse de régime. Mais avec un groupe de cette envergure, n’ayons crainte: And Also the Trees impose à nouveau, brillamment, ses chansons finaudes, habitées, écorchées aussi. Avec les dix morceaux de Born into the waves, qui fleurent bon la classe et les envolées contenues (Bridges), le groupe des frères Jones enferme l’auditeur dans des paysages sonores repris, parfois, par d’autres Anglais à la sensibilité similaire, ayant pour nom New Model Army. C’est dire la portée du registre, prenant, personnel, à l’émotion jamais feinte.
Le décor sonore est finement ciselé (l’introductif Your guess), il caractérise l’oeuvre du quintet anglais, lui donne ce « supplément » décisif, monte en intensité sans exploser, s’en tenant à une bien belle retenue. Celle-ci s’assombrit (The bells of Saint Christopher’s), évocatrice à souhait. Développé sur la base de quatre chansons du guitariste Simon Jones, qui ont pour thème les chansons d’amour à travers le monde, Born into the waves est pur et dérangé, envoûtant jusqu’en sa fin qui tient en un The skeins of love sous-tendu par la batterie, parfaite illustration d’un tout qui jamais n’implose, littéralement majestueux.