Une flopée de sortie sur des formats divers, deux excellents disques déjà chroniqués ici; le Seal of Quality de Nicolas Cueille est prisé et les habitudes ne changeront pas avec ce nouvel album appelé Affective design, sorti chez Kythibong et incluant huit morceaux tapageurs et, dans le même, temps, sensibles.
Le gars sait y faire -il intervient chez Room 204 et The World– et pour les besoins de Seal of Quality, il se sert de Game Boys, de rythmes hachés et de sa guitare bien entendu pour livrer une zik singulière, quelque part et très approximativement entre rock, synthpop et electro. Son inventivité fait merveille dès le début, avec un All set up à la fois presque rêveur dans le chant et soutenu dans sa cadence. On est en territoire Seal of Quality, balisé par des sons fous et jonché de titres significatifs. Memory fall le confirme d’ailleurs; dans ce registre délibérément décalé, le projet n’a d’équivalent dans l’esprit que chez The World ou encore dans le catalogue d’un label qui sied parfaitement au bonhomme de Rouen. En même temps qu’il s’applique à rester indéfinissable, il affine les contours de son petit monde, s’appuie parfois pour cela sur des riffs tueurs (Push a pull), des rythmes versatiles et animés, un chant « normal » ou passé au vocoder. Tout lui réussit, il sait aussi zébrer son oeuvre de relents 80’s ou fm délicieux. Aussi passéiste dans les ingrédients utilisés que futuriste dans la formule, il impose un musique exigeante mais diablement novatrice, comme a pu le faire l’ex-Sloy Armand Gonzalez avec 69.
Cosmiquement agité (Candid occasion), forcément ludique avec les sonorités (Ricochet et par…ricochet la plupart des chansons), il réjouit aussi quand il devient plus frontal (A fading kind). Enfin, il conclut en mettant en avant sa guitare (Deceiver), bourrue, géniale, en mode direct et appuyé, pour une conclusion entêtante à la terminaison presque kraut. Excellentissime.