Originaire du Québec mais résidant à Lyon, chanteur des Madcaps « from Montréal », Frédéric Pellerin s’offre une parenthèse solo savoureuse et énergique avec son projet, They call me Rico, et ce This time au blues « finaurugueux », décliné de belles et différentes manières sur les dix titres qu’offre l’album.
Il peut s’y faire doucereux mais sans irriter (We’ll meet again, Everlasting kind et ses élans folk) et l’entrée en matière nous le dévoilera rude, inspiré, dépositaire d’un blues-rock à l’ancienne de haute volée (This time puis Down down down, deux bombes lâchées sans crier gare, qui de suite font pencher la balance du bon côté).
En outre, Rico a le don d’orner ses compositions avec habileté, avec mesure aussi, et d’user d’une guitare bourrue avec la classe des maîtres (The first), le tout enregistré live et en analogique sous la houlette de Ray Staff (Muse, Led Zeppelin, David Bowie) dans le Studio Magnéto qu’il a lui-même créé. Ca suinte donc l’authenticité, ça dépote, aussi et quelques invités au lap-steel, à la basse ou encore au violon viennent colorer l’oeuvre de notre homme, parfaite, d’une rudesse stylée (Treat me like a dog). On peut s’attarder à chacun des morceaux joués, tous sont valeureux et on en apprécie forcément les déferlantes de riffs (Lonely bee), le penchant écorché aussi. On le suit tout autant quand il trace droit devant (Lights go out), on s’enivre d’un opus sacrément abouti et sans prise à la concession. Ca se joue fort, ça s’écoute d’un bloc; en fin de parcours, la folk élégante de Song for Leon, ombrageuse, et pour finir celle teintée d’harmonica de We’ll meet again (acoustic), ponctuent joliment le travail d’un Rico dont l’idée de s’émanciper s’avère diablement porteuse.