Trio de Joinville le Pont, Fuzzy Vox arrive avec ce No landing plan à son deuxième album, qui lui permet de perpétuer avec panache la tradition d’un rock direct, hérité du passé (The Jam, Dr Feelgood) tout comme il sonne actuel.
En dix morceaux concis et rageurs, mélodiques aussi, la différence est faite. Le panel est rock mais tutoie la power-pop (They shot Charlie). On use d’entrée de jeu d’un tempo wild, le chant est remonté et les riffs secouent (Explosion of love), ce que confirme Distracted qui virevolte et malmène des mélodies prises dans le flux de sa vigueur. On ne bougera guère de ce répertoire, « déjà entendu mais qu’on aime réentendre » et de toute façon assez hargneux et accompli, ici, pour s’imposer. Des choeurs viennent apporter leur contribution sur le débridé I got a girl ou Don’t leave me behind, la cadence trépidante de Bo Diddley, ses riffs crus presque funky déboîtent; ça tombe bien, c’est tout ce qu’on demande à ces trois hexagonaux. C’est très garage aussi, poppy, même, parfois, réussi.
Le format est de surcroît assez concis, Fuzzy Vox évite de ce fait de lasser et a également su s’entourer avec adresse du point de vue de l’enregistrement, live dans l’esprit. La totalité des morceaux se hissent au dessus du minimum requis, détendent parfois gentiment la bride (Easy street), mettent en avant, au final, l’éclat d’un chant clair allié à une trame pop-folk/rock alerte (A reason to love). Nul besoin d’en faire plus, d’inventer pour se vautrer ou perdre en identité; tout est là, prêt à être joué à volume élevé.