Belle surprise -je ne connaissais rien dudit artiste avant la réception de ce « Azel« -, Bombino, soit Omara « Bombino » Moctar, joue du « desert rock » largement teinté de blues qu’il délivre généreusement.
Sur l’opus, l’artiste originaire du Niger propose dix morceaux qui dépaysent et dégagent une musicalité appréciable. Chaleureuse, mêlant guitares bluesy-rock des plus présentables et chant « de là-bas », la musique de Bombino présente aussi une belle unité. Virevoltante, jouée avec passion, il est même difficile, ici, d’en distinguer un titre plus qu’un autre. C’est ce qui fait la force d’Azel qui, parait-il, élargit le champ musical du bonhomme par rapport à ses livrées précédentes. Celle-ci, racée également quand elle se pose (Timtar), ne requiert que peu d’éléments, évite la surcharge et va à l’essentiel. On se voit propulsé en territoire touareg avec tout l’exotisme qui accompagne le voyage sonore, un groove omniprésent et une certaine dextérité dans le jeu de guitare, qui peut se faire rude tout en ondoyant tandis que la rythmique s’enhardit (Iyat ninhay).
Akhar zaman nous met donc sur la voie, ses percus et guitares blues volubiles donnent le ton et asseyent l’identité de Bombino. Son propos est encore plus « nu » sur Igmayagh dum, on pense même à Tinariwen pour la capacité à exceller dans la simplicité, à embarquer son auditeur aussi. On se contente largement de ces dix chansons stylées, d’un disque à la fois reposant et exaltant, un modèle du genre accessible et dédié aux racines touareg de son géniteur.