Bretons exilés à Nantes, les Bantam Lyons disent faire dans la pop mélancolique avec les sept titres de ce Melatonin spree.
A l’écoute, cela se vérifie mais ils ont le bon goût d’y adjoindre un penchant rugueux qui anime superbement les deux morceaux introductifs; Away from the bar, tout d’abord, mélodieux certes mais effervescent, noisy aussi. Puis, dans la foulée, l’énergie folle de Slowly sliding (tranx), porté par une batterie matraquée. On n’en est qu’à deux titres, certes, mais c’est diablement bon et ça cingle avec classe. La mélancolie, hautement communicative, se fait entendre sur Beds, troisième chanson elle aussi des plus réussies. Allant poppy, trait rock et expressivité, simplicité des trames, émotion; Bantam Lyons dispose déjà de sérieux atouts pour durer.
A mi-chemin, Michel fait dans une cold-pop qui évoque Interpol, en égalant même le rendu sur le plan qualitatif. C’est une réussite totale que semble nous proposer là le quatuor qui nous régale à nouveau de sa pop rageuse, émotionnelle aussi, avec Something familiar. La mélancolie du groupe trouve sa parfaite expression, sur ce titre elle explose même en un passage cold-bruitiste bien amené. Deft hands fait ensuite dans la finesse ombrageuse, Leopard print wife beater, en fin d’album, se déploie lentement en se parant élégamment d’atours noisy. Tout est bon, rien n’est négligeable et nous voilà avec une trouvaille hexagonale de plus, au doux parfum 90’s, à suivre avec la plus grande attention.