Grand admirateur de Townes Van Zandt, Baptiste W.Hamon sort avec L’Insouciance un album lettré, entre chanson et folk us avec des touches country, pour résumer.
De qualité, ledit opus s’impose donc par son cachet musical, le rythme guilleret de ce Joséphine introductif l’amorce joliment. A partir de poèmes couplés à l’écoute des vieux Dylan ou Van Zandt, suit l’audition des Reggiani et autres Moustaki qui généreront l’écriture en Français. Hamon en fait une arme de séduction musicale, il parvient même à convier Will Oldham sur La vie est belle, magnifique, où l’invité use de notre langue. Le propos est beau, l’ornement sobre et de choix. Un duo avec Alma Forrer enjolive Peut-être que nous serions heureux, une douce mélancolie teinte l’album tout en générant une forme…d’Insouciance. Nul besoin d’en faire des tonnes, verbe attractif (le superbe Ballade d’Alan Seeger, avec ses deux langues et sa cadence qui soudain s’emballe) et dextérité dans les genres, bien mariés suffisent à enfanter un rendu digne d’intérêt.
Celui-ci émeut (Tu n’en voulais pas), crée une identité musicale appréciable, qui distingue notre homme. Une troisième intervention extérieure, avec Caitlin Rose, valorise It’s been a while après le texte au sentiment certain de Dieu que mon coeur est lent. On ne regrettera qu’une chose, la rareté des envolées plus fiévreuses qui se voient supplées par des climats apaisés (Les sycomores). Van Zandt concluant l’affaire en hommage logique au mentor de l’artiste, avec ce côté nostalgique et ce pouvoir d’évocation, ses embardées exaltées aussi, qui confèrent à l’Insouciance une dimension supplémentaire.