C’était, si je ne m’abuse, la troisième fois que les « Stuck » investissaient la Lune et débarquaient à Amiens, où ils se sentent « at home » et complètement dans leur élément. Fort d’un Survivor dans un premier temps déroutant mais qui, je le pressens, s’imposera au fil des écoutes, le groupe de José Reis Fontao n’a pas failli à sa réputation mais avant cela, soulignons l’excellent set de Rhum for Pauline, entamé avec sensibilité (Pan Peter) et oscillant ensuite adroitement entre pop déliée, pleine de fraîcheur, et rock au bel impact. C’est un peu soul mais sans ennui, vivifiant aussi, c’est de la « modern pop » nantaise déjà prometteuse, en digne ouverture d’une soirée s’annonçant animée.
Il faut dire qu’ici, c’est un peu le jardin lunaire des parisiens, à la pop-rock millésimée valorisée par pléthore de morceaux forts (Toy boy sera bien évidemment réclamé, en temps fort indéniable du set des franciliens, et on y adjoindra une palette d’autres standards comme Brother, Ouais, Shoot shoot ou encore, morceau terminal de folie, exécuté de façon sonique à souhait, Pop pop pop). Le groupe ose de surcroît la nouveauté, ses nouvelles réalisations passent le cap et renouvellent joliment son répertoire (Miracle, juste excellent, ou encore Dies irae illustrent bien cela) sans par trop décontenancer un public qui, on le comprendra et j’avoue d’ailleurs en être, embrasse les nuages. Il y a dans ce set de la rage, de la mélodie de choix en veux-tu en voilà, de la mélancolie aussi. Pop et rock y voisinent avec allégresse, la joie du quintet est communicative et on succombe comme on a pu le faire jusqu’alors, sur les dates précédentes, et sans exception. Avec, en apothéose, ce « Pop pop pop » phénoménal, à l’issue d’un concert choc. On n’en attendait certes pas moins mais ça nous en bouche un coin et ça fait le plus grand bien, comme des retrouvailles dont on sait à l’avance qu’elles généreront leur lot, conséquent, de bien-être et de félicité sonore.
Photos William Dumont.