Ayant déjà l’avantage d’être rennais, appartenant donc à une terre rock incontestée, The Missing Season a évolué d’une formule folk des débuts, initiée par Nicolas Gautier et Marin Perot, vers une formation indie qui, tout en faisant usage de guitares saturées, ne dédaigne aucunement les mélopées pop de -grande- qualité.
Le constat se vérifie brillamment sur Getting back, cuvée toute fraîche dotée d’un allant pop-rock à guitares auquel on ne peut résister, aussi jubilatoire qu’un Boogers ou qu’un Hey Hey My My. C’est dire le niveau de la fournée que Run on, Party girl et Fear inaugurent de façon étincelante. On s’inscrit pour le coup dans le rock griffu qu’orne une pop élégante et le coup est parfaitement joué. On s’en tient de surcroît à une simplicité qui fait la différence et permet une écoute aisée. La brillance pop/lo-fi du groupe atteint les sommets sur ce Power hungry man à la Number One Cup, parsème ensuite At your wedding et on pense à Neil Young, aussi, pour le mariage entre voix douces et grattes colériques, parfois plus tranquilles, en tout cas toujours très en vue.
On poursuit bien entendu l’exploration, qui dévoile un palanquée d’autres titres significatifs. Parmi eux et pour faire court, le plus leste In the void, Shake shake et ses aspirations lo-fi, à nouveau, sa pureté pop, aussi. Et plus loin, malgré une fin d’album un peu trop apaisée (quoique…), Notorious man, dans le même ton noisy distingué. Shadows, magnifiquement paresseux, dévoilant de belles et soudaines saturations avant de laisser le mot de la fin à Sunday night, terminaison dépouillée mais bruissante, un peu à la Pavement, d’un album valeureux de bout en bout.