Quatuor londonien, Telegram a passé un certain temps à écumer les clubs et sort ces jours-ci son premier album, Operator. On y trouve douze morceaux à l’énergie punk ou glam, d’obédience rock’n’roll, efficaces et bien troussés même si immédiatement redevables à bien d’autres formations.
Entre mélodies et intensité, la voie est ouverte par Rule number one et la vigueur de l’album se démentira peu par la suite. Follow est tout aussi urgent, mais il y a dans le rock dynamique de Telegram des mélopées estimables; Inside/outside les exhale, plus saccadé que ce qui le précède. Godiva’s here démarre pied au plancher, on pourrait même parler de power-pop tant les ritournelles du groupes, bien que prises dans le flux de son énergie, ressortent. On ne demandera pas à la formation anglaise de créer, mais elle exploite son créneau avec vaillance et dextérité. Aeons va en ce sens, alerte, et on chemine ici justement entre élans débridés et cadences plus hachées. Les riffs sont durs (Faffy come home) et on notera qu’il n’y a dans Operator aucune balade irritante. On évite ainsi le creux apaisé mais ennuyeux qui handicape certains groupes; Telegramme calme certes le jeu, mais reste vrillé, sous-tendu, fort de belles incartades psyché.
Regatta, lui, renoue avec un impact plus direct, puis We’ve got a friend, (who knows) groove sous l’impulsion de la basse. Tout est bon, Have it your way use de son refrain speed et de ses breaks pour valider le contenu. Puis Folly rajoute une touche psyché à cette douzaine de morceaux sans défauts, signés d’une formation fiable même si exempte de personnalité propre sur le plan musical.