Révélé à mes sens par un concert explosif, récemment, à la Lune des Pirates d’Amiens, Bombay sort avec Show your teeth son deuxième long jet.
Après la garage-pop de son premier essai, le groupe d’Amsterdam adoucit quelque peu son registre et étend son spectre pop, déjà splendide sur le mélodiquement étincelant Dolly doesn’t want to face the facts qui lance le trio sur les bons rails. Doucereux mais entraînant, doté d’effluves psyché, voilà une superbe ouverture et on se prend ensuite une bonne salve power-pop avec Slow motion, tendu et mélodieux lui aussi. Les promesse nées de ce live tonitruant sont tenues, avec, de surcroît, la touche de féminité qui va bien. Gold rush et sa pop classe scintille à son tour, dans son élan on retombe en territoire power-pop sur Sea, pas moins bon. On s’attendait à un ouvrage grungy, Bombay a le mérite d’en injecter, certes, à son disque, mais en se montrant ouvert, n’hésitant pas le temps d’un joli Friendly fire à installer un climat psyché doucereux, affiné.
On s’entiche par conséquent des morceaux proposés, Bleach se faisant lui aussi pop-psyché mais de façon plus sonique. Tout ça est accompli, Love your enemies suit un peu dans la même tendance et démontre à son tour l’excellence mélodique, la capacité à bien étayer ses chansons, de Bombay. Bored, lo-fi/noisy, embarque avec son refrain, ses griffures rageuses bienvenues. Kids fait dans le psyché animé, aux sons malins; les claviers y ont la part belle et s’y illustrent. Arrive alors Mandatory dream sequence, intermède rêveur qui aurait mérité d’être développé. Puis Lighten the low souffle une pop à la fois racée et bourrue, en fin d’album, pour valider la fiabilité de ce Show your teeth abouti.