Organisé par Cité Carter, avec le concours de la Lune des Pirates et pour la modique somme de 3 euros, la soirée de ce vendredi était à forte tendance punk-rock.
En effet et selon une géométrie parfois variable (dans le punk, il n’est pas rare qu’on passe, allègrement, d’une formation à une autre), Ces Gens-Là, Notepok, vétérans de la soirée au registre élargi, et Demain Encore, comptant dans ses rangs, notamment, Ben et Jess’ de Lisaapeur, se sont succédé en multipliant les déflagrations soniques et rythmiques. Ces Gens-Là ouvrant en trio acéré la soirée, sur un punk-rock trépidant, bien joué, sans fioritures. Un lever de rideau efficient, suivant une recette immuable, celle d’une mouvance à l’évolution, depuis ses débuts, restreints.
Mais qu’importe, énergie et maîtrise dans le jeu, verbe contestataire redondant mais fédérateur raflent la mise et dans la foulée, Notepok nous gratifie de son répertoire plus étendu, ouvert au rock comme au reggae/dub tout en gardant une dominante punk, évidemment. On repassera pour l’ingéniosité verbale (quoique…), mais le propre de ce type de groupe est que d’une part il a, tout de même, des choses à dire, qui doivent être prises en compte. Et d’autre part, ses essais sont de qualité, jamais fermés à d’autres courants. Notepok à du vécu, il le met à profit pour imposer un concert valeureux, fortifié par son petit dernier, le très bon et bien nommé Nouvelles fondations. Entre basique à l’impact certain et travaux plus élaborés, Notepok, même à notre « épok », tient largement son rang et le voir live est la garantie d’un temps fort.
Ca sera le cas, aussi, pour Demain Encore, dont ce n’es là que le 2ème concert mais qui bénéficie, à l’instar de Notepok, de l’expérience et du savoir-faire de ses membres. On a d’ailleurs la surprise de retrouver Jess, habituelle cogneuse de Lisaapeur, au chant et à la guitare. Son compagnon Ben, remonté comme jamais, assurant de furieuses embardées de six-cordes tandis que la rythmique bûcheronne elle aussi « grave » et sans faillir, voilà qu’il nous pleut dessus une sacrée série d’uppercuts punk-rock, chantés avec rage et, tout de même, une certaine féminité. La mission est alors accomplie, ça pogote, la Lune est pleine et exempte de crêtes mais ce n’est rien; Cité Carter a assuré, à renouveler d’ailleurs, une soirée qu’il aurait été stupide de rater, dédiée qui plus est à la scène de nos contrées.
Photos William Dumont.