Yuko Yuko est le projet d’Elias Elgersma, hollandais d’à peine vingt ans et déjà doué à souhait. Sur ce premier album, on trouve une pop foutraque et jubilatoire, à la Ariel Pink, aux élans 80’s occasionnels qui se doublent de souillures lo-fi et se voient servis par de bien belles mélopées.
More than a Facebook friend, c’est le nom du disque, regorge de titres marquants (seize au total). On comprend dès Local girl, 80’s et funky, dream-pop aussi (tout ça allègrement brassé bien entendu) que le Batave est à son affaire dans la pop bricolée et hautement inventive. Wait for the apocalypse valide déjà son inspiration, ses claviers 80’s le distinguent tout comme son ornement foisonnant, sa réelle énergie et sa brisure de rythme juste. Voilà le type d’album dont tous les morceaux méritent mention et après le cosmisme dérangé du très court XXX, c’est un loufoque (dans les voix) Unpleasantly wet qui se présente, dans une veine pop psyché elle aussi bien distante de toute attitude rangée. Yuko Yuko use de sons enthousiasmants (Two boys), impose des sautes d’humeur qui renforcent le caractère de son ouvrage (I’m too cool), fait sur quelques passages dans le lo-fi massif et pataud, encore une fois barré (Walbert’s biking thru).
En un essai donc, Elgersma se hisse à un niveau élevé, groove sévère dans dans ses élans synthétiques (Heterosexual), décore son disque avec de jolis choeurs naïfs et n’ennuie à aucun moment. Au contraire de nombreuses autres sorties, il tient sur la durée, instaure ses penchants pour les ritournelles sucrées mais jamais conventionnelles (Seventeen and melting) et la réitération de sonorités uniques, captivantes. Lil shawty fait dans l’electro saccadée, Sharing is giving suit une voie pop tordue et à l’issue de Hurry up, intermède lui aussi singulier, More than a Facebook friend s’appuie sur une autre trame pop, psyché mais dans l’agitation, pour mettre fin à un premier long jet génial, à écouter sans relâche.