Seulement âgé de 22 ans, l’Anglais Ed Tullett sort avec Fiancé son tout premier album. On y trouve une electronica folk ou dream-pop savamment concoctée, mise en valeur par une voix ténue et de beaux arrangements, sobres (Posturer). Il y a, aussi, des cadences marquées (Malignant), des synthés froids et au delà de ces éléments, un désenchantement qui fait l’attrait de l’album. Canyine se pare, à l’image de la plupart des morceaux présentés ici, de sons astucieux. On est dans une forme de rêverie animée, spatiale, du plus bel effet et Tullett a déjà trouvé la bonne mesure, celle d’un jardin musical appelé à devenir sien.
Saint se fait ombrageux (l’oeuvre, encore, des claviers), on en apprécie le contraste entre le froid des machines et l’ampleur du chant, singulier. Une fois de plus, l’évitement de la surenchère, en termes d’agencement, est de mise et permet un rendu optimal, sans le superflu qui lui aurait fait perdre de sa superbe. Kadabre recourt à des sons enfantins, dénudé lui aussi. Il y a de la dream-pop dans ce que fait l’artiste, inspiré. Ply est brumeux, s’envole sous le joug des machines et un discret martèlement electro donne vie à l’electro-pop d’Are you real. On en remarque le travail sur les voix, l’ornement à nouveau simple et décisif, ajusté.
Il est alors temps de conclure, Ivory empruntant la même voie que le reste des morceaux, songeuse, saccadée aussi, pour le coup, et marquée par le savoir-faire d’un musicien doué au « debut album » prometteur.