Troisième album pour Dylan Leblanc, originaire de l’Alabama où il l’a d’ailleurs conçu, avec ce Cautionary tale plutôt folk, americana aussi, joliment chanté, joliment décoré (Easy way out, Roll the dice) et parfois…ennuyeux (le folk, c’est parfois ça, un ennui profond) alors qu’à d’autres instants, il peut s’avérer être d’un réel intérêt (l’enlevé Cautionary tale en ouverture).
Le hic, c’est cette douceur trop prononcée, récurrente, qui finit par lasser. En ce sens, un morceau comme Look how far we’ve come est agréable à l’écoute mais à l’instar de quelques autres, se montre trop prudent. On l’écoute certes sans déplaisir, mais son contenu est prévisible et s’en tient à sa beauté musicale, à des penchants feutrés qu’on aimerait entendre s’enhardir. Il y a pourtant là matière, de belles ritournelles americana-folk donc, sincères dans le ressenti, un univers même, qui peut à l’occasion prendre des atours obscurs (Beyond the veil) et ne se départit jamais d’un décor de choix, minimal. Simplement, il serait appréciable que Leblanc y greffe un peu plus de vie, de hardiesse; il le fait, partiellement, sur I’m moving on, par le biais des percussions, mais tout cela demeure timoré.
Ca sera le cas jusqu’aux deux titres de fin, avec au bout du compte un album de qualité dans sa mouvance, certes, parfait à écouter en certaines occurrences, mais dont la douceur réitérée donne l’envie, parfois, de décrocher.