Venus de Liège, The Scrap Dealers font dans le shoegaze et déclinent celui-ci avec un savoir-faire conséquent sur After a thousand blows, nouvel album aux six titres agités et captivants, des modèles du genre même.
Voix rêveuse et vagues soniques prenantes s’y associent, Walking alone et sa batterie assénée donnant d’emblée le ton d’un album parfait, qui ravira les amateurs d’un genre qui, au delà des 90’s, se voit régulièrement honoré par des formations douées. The Scrap Dealers en fait bien évidemment partie; la récurrence de ses sons et motifs suscite un vif intérêt et on trouve dans le disque du caractère, une puissance de feu qui le rend d’autant plus attirant. Guitares batailleuses, déferlantes noisy et rythmes fracassants font bon ménage, le chant en émerge et la longueur des titres n’entrave en rien leur bonne tenue. I’ll never be like you est de même teneur, porteur d’une certaine sensibilité pop mais dans le fracas mélodieux porteur de la formation belge. Le morceau impose une accalmie derrière laquelle on sent poindre une nouvelle vague offensive et qui se fait psyché, dans l’agitation toutefois.
Plus loin, les riffs de She doesn’t wanna leave your mind et son éclat noisy-pop en font une nouvelle pépite, dans le chant comme dans un décor sonore qui par instants évoque Ride. C’est dire l’intérêt d’After a thousand blows, dont l’allant se confirme sur Keep my silence safe, entre shoegaze, donc, et rock mordant, vigoureux et sans temps morts, aux mélopées enivrantes. That’s what we call love privilégie lui les penchants pop du groupe, mais de façon garage/lo-fi. C’est magnifique, bien troussé; on ne s’étonnera donc pas de l’appartenance à JauneOrange, label lui aussi de qualité. Qualité qui demeure donc sur I lost my faith, ultime composition leste et céleste, sonique, qui vient parachever l’ouvrage de ces Scrap Dealers fiables et, ici, performants au possible.