Groupe strasbourgeois, c’est déjà une qualité, The One Armed Man fait dans le rock, authentique, aux teintes plurielles, et sort avec Paper bird son deuxième album.
Entre rage et mélancolie, mélodies et élans puissants, on y trouve d’abord un essai blues rock pile-poil dans ces tendances (Halo), parfaitement ajusté, doté d’une belle puissance de feu et de guitares aussi rock que bluesy, épaulées par de beaux cuivres. C’est aussi ce qui fait la sève de l’opus, ensuite crédité par Amnesia, bourru, grungy-stoner, bien breaké aussi. Le boulot est fait avec passion, avec ferveur; arrive ensuite Whispers in the dark, taillé dans un blues sombre aux reflets folk. Les cuivres y font merveille, emmènent l’auditeur. Et dans les pas de ce titre, on s’offre The paper bird killer, stoner, rapide, qui étire efficacement la palette du groupe.
C’est une livrée convaincante que celui-ci nous sert là, In the warm sunlight la voit se poser de belle manière selon une trame à la mélancolie perceptible. Entering the room renoue avec un allant blues-rock obscur et pénétrant, subtil dans le même temps. L’essai est abouti, on pense à l’écoute à Thee Hypnotics, premier groupe de Jim Jones, pour ces envolées cuivrées couplées à un rock poisseux. Sweet anger les allie d’ailleurs à des riffs rock mordants, générant une nouvelle réussite. S’il s’intitule Paper bird, l’album est bien plus solide qu’un simple édifice de papier. Love is a lonely road, lui aussi bluesy, sensuel dans le chant, calmant ensuite le flux sans pour autant, loin s’en faut, ennuyer.
Enfin Ecstasy, saccadé, souffle un rock fervent avant de laisser The beginning and the end conclure élégamment, entre douceur et ouvertures légèrement plus remontées, bruitiste en sa fin, une dizaine de morceaux persuasifs, qui plus est bien étayés par les cuivres.