Ivres de live (450 concerts donnés sur les 3 dernières années), signataires d’albums déjantés et énergisants, redevables aux 70’s, notamment, sans en être dépendants, les Hollandais de Birth of Joy reviennent avec Get well, superbe album où tout ce qui fait leur force semble décuplé.
Dès Blisters, en effet, on prend un sévère bourre-pif dans le face, à base de batterie sauvage, claviers volubiles et guitares de feu, portés par un chant d’époque, racé. C’est la première salve, en tir tendu, et ça ne sera pas la dernière tant le groupe, sur cette nouvelle fournée qui fait suite à un Prisoner déjà bon, fait feu de tout bois. Il a de plus la bonne idée de couper légèrement l’élan, de le nuancer avec brio, voire de faire dans le tout céleste avec l’énorme Numb, à l’écoute duquel on décolle illico. Avant ce titre, Meet me at the bottom aura également permis l’envol, mais avec, initiative louable, des ruades sacrément profitables. Choose sides, dans la foulée, livrant une psych-pop-rock parfaite, cadencée, aux mélodies notables. Midnight cruise envoyant après cela un blues-rock jazzy à la fois finaud et bourru, il va de soi que la première partie de Get well vaut son pesant d’écoutes à volume poussé.
On n’est d’ailleurs pas au bout de nos -bonnes- surprises, Carabiner prenant le relais avec son duel guitares-claviers bien wild, sa vigueur bienvenue (c’est une constante sur l’album) et la qualité de son étoffe sonore. Those who are awake suivant en mode psyché massif et colérique, pour ensuite laisser place à un rythmé You got me howlin d’obédience rock’n’roll, un quasi-standard du genre qui fuzze et cogne. On est au top, l’éponyme Get well suinte un psychédélisme encore une fois savamment conçu, fin et prenant. Le mot de la fin revenant à un Hands down dont l’amorce laisse deviner la force, avec ses attaques de « keyboards » et son flux incoercible. Rageur et racé, riffant aussi, il vient porter un dernier coup rude et jouissif à son auditoire, mettant fin à un opus captivant jusqu’à sa pochette.