Originaires de Londres…et Sydney, The Jezabels sortent avec Synthia leur second album, fait d’un rock aux contours multiples qu’orne la voix de Hayley Mary. Cosmique et théâtral en son début (Stand & deliver), plus enflammé ensuite (My love is my disease, entêtant), l’univers du groupe est de toute évidence personnel, ayant pour thèmes La Femme, ceci par le biais de références au rock, au cinéma ou encore à la littérature.
Il y a sans ce Synthia une véritable patte, une belle intensité, de la prestance vocale, aussi, dans tous les recoins. Mais ce n’est pas le seul atout des Jezabels, malins dans les décors, variés dans les tonalités imposées. Smile fait dans le doucereux saccadé, les claviers dressent des nappes imposantes qu’on retient, amorcent des trames prenantes (Unnatural). Il semblerait qu’à force d’écoutes, on s’entiche de l’oeuvre en présence, qui reste attractive dans ses instants calmes, qu’un climat gris souligne joliment (A message from my mothers passed).
Come alive, avec ses pulsions electro, évoque le meilleur d’un Depeche Mode. Ses percus…percutantes, ses courtes saillies rock le distinguent et au dessus de tout ça surfe le chant d’Hayley, magnifique. Visiblement, on défriche un domaine individuel, cohérent, propre à la formation anglo-australienne. Pleasure drive, tubesque, doté de sons spatiaux géniaux et d’une force rock atténuée par une voix sucrée, fait lui aussi mouche. Son refrain s’envole, l’auditeur avec. Flowers in the attic insère une pause avenante, If ya want me fonce et grince, presque noisy; c’est, encore, une entière réussite que signe le groupe. On s’enfilerait volontiers une autre rasade énergique, mais Stamina se veut délicat, joliment animé ceci dit. En conclusion d’un disque souvent attractif, reflet d’un talent certain de la part du quatuor masculin-féminin.