Centre culturel associatif de proximité, Léo Lagrange fait dans le local, la proximité, et propose un vaste choix d’activités culturelles.
Cette fois, c’est le domaine musical qui y était honoré avec deux espoirs confirmés de la ville, issus de castes musicales différentes; Crescendo, dans le hip-hop, et Edgär, au rayon electro-pop. Et c’est face à une salle bien remplie que le premier fit valoir ses narrations dignes d’attention, soutenues par l’étayage de son « beatmaker ». Avec humour et malice, Crescendo va…crescendo, dans son avancée, et a pléthore de choses à dire, ceci dans une belle tenue de scène, jamais exubérante et pourtant bien ancrée. Avec distinction aussi, soulignons-le, pour le plaisir d’une foule dans laquelle siègent quelques fans. Un bon live, à l’occasion duquel on mesure le chemin parcouru depuis les premières prestations du bonhomme.
On change alors le plateau, ça va vite et c’est une bonne chose car Edgär, en paire complice, va une fois de plus imposer sa superbe electro-pop à l’assemblée. Le registre est enchanteur, sucré ou plus acidulé, les compositions abouties dans la douceur (Different sights), dans le syncopé spatial fiévreux (Two trees) ou dans le délié stylé (Tea cup) comme lorsqu’elles s’envolent et se font plus offensives (Television et son embardée rock, que les accrocs à cette TV qui tire vers le bas devraient écouter attentivement). Battements electro, fièvre pop-rock, chant à l’unisson ou qui se répondent, plans rêveurs bien ficelés, Edgär a de sérieux atouts. Son live est de haute volée, ils nous mettent d’ailleurs presque la volée, ces deux-là, avec leur carnet scénique encore étayable, certes, mais sans défauts. Un EP est par ailleurs entrevu, je l’ai peut-être déjà dit en d’autres temps mais je me plais à le rappeler car après ces quelques apparitions sur les planches, le duo est à suivre à la note près. Il honore le vivier d’ici, oeuvre avec talent à la construction de son univers propre et, ce faisant, délivre des essais irréprochables, en en lieu qui mérite lui aussi le détour.