On fait de ces découvertes…
Nadj est dans le circuit du rock depuis 20 ans. LE rock, celui qui hurle et privilégie la lettre. Celui qu’il faut jouer, et écouter, fort. Elle est passée par les plus belles scènes et sort aujourd’hui, avec ses acolytes du groupe rock italien Teatro degli orrori, un EP qui défouraille. Porteur de quatre morceaux, l’objet débute avec Le ciel de nuit, presque orientalisant en son départ, où l’artiste nous emmène dans la nuit, la sienne. Une nuit pop-folk vive et agitée, animée par le sentiment. La voix y est douce, séductrice, le décor sonore chatoyant et le tempo appuyé. Voilà une première réussite, qui laisse place à La fièvre, bien nommé. Un titre lourd, batterie assénée à l’appui, climatique aussi, zébré de guitares plus tranchantes que le silex. Un essai lancinant, perçant, bardé de sons encore une fois malins.
On prend plaisir à s’encanailler, on se vautre même dans l’impact et l’insoumission sonique avec Le lion, griffu, porté par des riffs grunge déments. Le discours est batailleur, le contenu mélodique, éloquent. Le flux du rock pur jus de la Dame est dangereusement bon, impossible à endiguer. Cette dernière n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai, on se replongera volontiers dans sa discographie. Pour l’heure, on achève le parcours avec Toutes les fontaines, plus tranquille, où Nadj chante à nu ou presque avant que l’accompagnement ne s’intensifie. En bel épilogue, à la lente montée en puissance, d’un EP jamais entravé par le recours au Français, ici parlant et bien écrit.