Venu de la Réunion, membre de 3somesisters (polyphonie pop electro-tribale), Bastien Picot s’essaye, avec une finesse parfois ennuyeuse, à l’avance solo. Ce Pieces of a man en est une belle traduction, matérialisée par quatre morceaux…prudents.
On s’inscrit cependant dans une certaine joliesse sonore avec Stardust, atmosphérique, qui inaugure les débats. Le propos est finaud, mais ça décolle peu si on excepte l’envolée de batterie qui « encanaille « quelque peu ledit titre. Une atmosphère est certes plantée, mais ça sent, tout de même, la musique rangée. Malgré cela, on peut se laisser prendre à la sincérité du contenu. Je n’y reviendrai pour ma part jamais mais l’ep plaira, de toute évidence, aux amateurs de pop-folk raffinée. T.M.I suivant sur cette même touche douce, timorée. Le boulot est bien troussé mais très poli, un tantinet jazzy-soul à certains endroits et par le biais de la jolie voix de l’artiste. Pieces of man suit, aussi fin, pas plus hardi. La rêverie peut gagner l’auditeur, elle fera bailler celui qui attend autre chose, un propos plus singulier. On pense à Radiohead pour le côté aérien, on comprend toutefois que la sagesse, la retenue, l’emporteront ici.
Palm of my hand conclura dans la même veine, rythme effacé à l’appui. C’est beau oui, c’est aussi bien trop sage…quand survient une belle embardée, mesurée mais estimable, empreinte d’une douce déviance. Cette déviance qui fait la sève des plus grands travaux et qui, ici, est trop peu usitée.