Groupe romain « instru-expérimental », Vonneumann est à l’oeuvre depuis 1999. Son nouvel album, Sitcom koan, résulte de l’enregistrement d’un concert s’étant tenu dans sa ville en mai 2010. Pour l’occasion, le groupe a quelque peu « nettoyé » et habillé l’ensemble, cependant très free, qui oscille entre post-rock et embardées noise, souillures instrumentales et trompette empruntant un chemin de traverse (Io rullantaro).
Ici une batterie assénée secoue l’impro, à d’autres endroits ce sont des trames bien plus inertes, hypnotiques, qui se déploient (Requiem per foroppo). Sitcom koan dégage un côté dépaysant et si le nom de la formation italienne est du à celui d’un mathématicien, il n’y a apparemment dans son cheminement aucune logique prédéfinie, si ce n’est celle de l’instinct. Il faut suivre certes, il faut tenir face à ce propos musical au format exigeant, mais l’écoute génère en tout cas une expérience, c’est le mot d’ordre, marquante.
Entre sérénité dissonnante et instants grinçants, une assise précaire est trouvée, en perpétuelle instabilité. Vonneumann jour sur sa fragilité, repousse les limites, gronde tout en se voulant pur. Il crée des ambiances obscures (D.R.O.H.), balafrées, se joue des conventions, navigue librement. Sur 8vvv8v, des crépitements electro drapent l’essai en cours, des percus et sons venus d’ailleurs lui donnent ensuite des atours inédits. La propension de Vonneumann à tâtonner, à rechercher, demeurant sur les fin de sa prestation, avec en point d’orgue un Completene noise à la Kill the Thrill…presque plus « normal », sur lequel des voix auraient à mon humble avis trouvé leur juste place.