Suisse, si je ne m’abuse, Francesca Lago nage gracieusement en eaux pop-rock rock élégantes mais qui ne manquent pas de piquant. Mirrors against the sun, son nouvel album, illustre bien cela et débute avec un titre fort, intitulé Where do we go. Taillé dans une pop-rock mid-tempo racée et ombragée, il laisse augurer du meilleur et d’un certain caractère dans le contenu. La vivacité du morceau suivant, Odd one out, confirmant la fiabilité de l’amorce. Mélodiquement, c’est au top et le troisième morceau, Out in the blue, caresse aussi l’auditeur dans le sens du poil, mesuré mais pas mièvre.
Le « hic », c’est que l’Helvète baisse ensuite en intensité. Les chansons sont belles mais trop posées (Dna, The desert). Il en résulte, malgré cela, un équilibre appréciable au final. Breath through life réinstaure une pop légèrement ombragée qui fait le charme de l’album, Modular c fait de même de façon plus appuyée. Je révise alors mon jugement; dans cette option poppy, Francesca Lago s’en tire avec les honneurs. Elle étoffe ses efforts avec panache (le piano de fin dudit titre), étend encore sa portée avec Greedy. Il y a dans ses recherches un cachet à la PJ Harvey, une douceur qui parvient à éviter l’ennui…tout en le frolant(New song).
Il n’empêche, on attend en vain un vrai « décollage », le disque trouvant son terme sur le doux-amer retenu de Horses. Pour un résultat sans conteste agréable, mais encore trop bridé, trop poli à mon sens malgré la qualité des dix chansons qui le composent.