Violoniste, fan de Bach et éprise des paysages solaires de Grèce, théâtre de l’ouvrage décrit en ces lignes, Louise Roam pratique une electro douce mais intense, fantomatique, qui trouve une belle traduction sur ce Avaton EP, seconde parution après Raptus, sorti lui avant l’été.
En quatre titres, la parisienne plante un univers personnel, drapé dans une grisaille ouatée. Son chant, délicat, émerge d’un entrelac de sons réitérés jusqu’à générer une accroche certaine. Les machines y jouent un rôle prépondérant, le propos est dense en dépit de son dépouillement (Isagogi, premier titre marqué par une douce cadence), les sonorités régulièrement « autres ». Avaton, qui suit, enfonce le clou en se faisant lent et ample. Louise Roam oeuvre à la tenue d’un territoire que l’on reconnaît déjà, sa voix est elle aussi d’un apport certain à ses paysages troubles, aux confins de l’inquiétant. Lumineux aussi, l’artiste usant adroitement de l’opposition entre les deux options.
Plus loin, Blossom est plus « vif », les synthés y dissonnent presque. Dans l’économie de moyens, une atmosphère se dégage, nuageuse, animée pourtant. Puis Isagogi part 2 clôt les réjouissances, tout aussi céleste, haut perché, traversé par ce chant épars mais marquant. L’oeuvre de Mme Roam est exigeante mais vaut le détour, forte d’un pouvoir de séduction habilement assombri.