Venu de Melbourne, Australie, The Paper Kites sort avec Twelvefour son second album. Composée par Sam Bentley entre minuit et quatre heures du matin, à partir d’août 2014 et sur le conseil d’un ami pensant que les artistes avaient sur ce temps nuptial un pic créatif, la rondelle dégage une mélancolie de celles que l’on éprouve sur ce temps là. Celle-ci prend des atouts parfois enjoués, dotés du piquant pop-rock qu’on attend (Revelator eyes) et relevés par des mélodies remarquables.
La tendance est d’ailleurs décelable dès Electric indigo, morceau inaugural doux-amer qui touche le coeur et fait hocher la tête. Renegades en remet une louche dans cette allégorie prenante, animée. Bleed confusion est moins vif mais endosse un climat à nouveau enveloppant. La mélancolie est reine, elle se fait plus « cold » avec Revelator eyes, assez poppy cependant, pour ensuite, le temps de Neon crimson, faire dans une douceur qui passe bien, jamais trop « guimauve ». On profite aussi de la beauté pop-folk acidulée d’un I’m lying to you cause I’m lost, la fin de l’effort est peut-être un peu trop posée mais demeure qualitative.
A silent cause est dépouillé, folk, Woke up from a dream du même genre mais avec un allant pop estimable. Au mitan des deux, en termes de couleur musicale, on trouve Turns within me. Turns without me. Puis Too late confirme les contours joliment désenchantés de l’album, effectivement idéal pour une écoute de nuit. A l’heure où le doué Sam Bentley, lui, compose pour nos ouïes…