Ex-leader de Toy Fight et (Please) don’t blame Mexico, Maxime Chamoux eut une révélation à l’écoute de Pharaon de Winter, sa propre chanson. S’ensuivit un changement de cap, musical, pour endosser une cape qui, si elle garde les atours indie-rock inhérents à ses autres projets (Distant trees, excellent avec ses deux chants), se pare d’un habillage electro discret et use, principalement, du Français.
Si on y ajoute la capacité de Chamoux à « verber » adroitement, on tient du miel musical, Tocsin, vif et chatoyant après une entrée en matière finaude, faisant d’emblée étalage d’un talent de taille. Cet attrait va se perpétuer sur dix titres impeccables: Vue sur Le Caire, ses effluves jazzy et sa voix à la diction éloquente, Ultramarine, rythmé, qui breake et exhale un décor en or, voilà pour un début d’album de haute volée dont la qualité perdurera jusqu’aux dernières notes de Pharaon de Winter, ultime titre éponyme racé, fort lui aussi d’une musicalité imprenable.
Avant cela, Le futur aura imposé sa distinction (c’est l’un des atouts du bonhomme et de ses musiciens: la facilité apparente à marier grâce et élans plus enlevés). Ton coeur prend appui sur des sons bien trouvés, obscurs. Le mot est une fois de plus juste, évocateur et Pharaon de Winter signe de toute évidence un opus de nature à faire date. Pointillisme installe la même patine, la même légèreté pleine d’allant que l’intégralité des morceaux livrés. Dans une vêture soyeuse, le groupe laisse traîner quelques épines. Les yeux pose le jeu, voix et piano suffisent à l’imposer. Enfin et avant le titre de fin cité plus haut, Paddy souffle un groove funky détendu. On y trouve, comme de coutume, un propos raffiné acidulé avec soin. Et au delà de ce simple titre, une dizaine de travaux étonnamment aboutis.