Voyageur (Cuba, Israël), compositeur et musicien pour le théâtre, Guillaume Léglise s’adonne aussi à son projet solo, My Broken Frame. Ce faisant, il laisse libre cours à ses penchants pour les 80’s et pour le son de groupes tels Prefab Sprout.
Dès lors, nul étonnement à retrouver sur ce Black lake un bel équilibre entre organique et synthétique, de belles mélopées (un peu partout) et un résultat feutré, mélodique, qui se pare toutefois à l’occasion d’essais plus enlevés (Above you). Le début est contemplatif (The black lake), sensible, puis une electro parsemée anime The wooly world, lui aussi plutôt détendu. La tendance est ici à la douceur (Friday night), doublée d’une belle musicalité et qui, passé ses atours cotonneux, s’enhardit joliment. C’est aussi le cas de Like a nebula où joliesse et allant pop acidulé font bon ménage.
On poursuit donc sa route, les synthés de Four walls amènent une composition une fois encore de qualité, délicate dans le chant, plus agitée dans l’instrumentation où les claviers ont la part belle. On y décèle, aussi, le mordant rock gentiment noisy qui apporte un plus. Le boulot est bien fait, on sent chez Léglise de la passion, une propension à allier le fin et des instants plus piquants (Relief). Follow est plus « orchestral », s’appuie avec adresse sur la dualité des chants. Glorious riddles mêle lui aussi, comme nombre d’autres, finesse et moments plus acides. C’est beau, My Broken Frame dresse un panel à la beauté doucement déviante. The leaves won’t fall, ultime réalisation, se plaçant également entre voix émotive et saccades plus rudes, le tout souligné par un ornement classieux, sans kilos superflus. A l’image d’un ensemble élégant, qu’on aurait toutefois apprécié de voir se débrider de façon plus récurrente.