Soucieux de marier passé et futur, machines et bonshommes aussi, donc, Maserati sort avec Rehumanizer, bien nommé, son nouveau long jet. Celui-ci comporte six titres à rallonge, pour la plupart, dotés pour la première fois dans l’histoire du groupe de voix réelles (Living cell, obsessionnel et excellentissime avec son mix entre krautrock et rock plus « normal »).
L’amorce est déjà bonne, un No cave instrumental dynamique faisant de suite ses preuves. On est autant dans le percutant que dans un registre près des étoiles et dans le dosage, Maserati excelle. Montes Jura est plus délié, il amène ainsi une autre dynamique à l’investigation des mecs d’Athens. On entre dans du planant animé qui trouve sa place dans forcer dans l’opus.
Plus loin, sur une durée moins étirée, le kraut de End of man tape dans le mille. Ses motifs répétés à l’envi, sa voix à la Kraftwerk sont autant d’atouts de taille. Des guitares offensives le vrillent, c’est à nouveau une parfaite réussite qui nous est en l’occurrence offerte. Maserati confirme ses dispositions, frappe à nouveau fort avec son enchaînement Rehumanizer I/Rehumanizer II. On est, à nouveau, dans le cosmic-kraut de choix. Maserati joue du « spatial qui intéresse » fort d’un allant bienvenu. La basse fait pulser le tout, le ponctue avec rondeur, les grattes le cinglent sans sourire. C’est tout bon, Rehumanizer II génère une attention aussi soutenue. Parfaitement représentatif d’un dosage marquant, énergique, entre aérien et coups de semonce, il met fin sans fléchir à un album solide, sans failles et, de plus, positionné bien loin des sirènes du « très vendable » et d’une normalité qui, souvent, fait bailler.