Groupe toulousain, ce qui est un atout certain, Sound Sweet Sound acte depuis 3 ans et évolue dans des eaux qui évoquent, notamment à l’écoute de l’ep « Sinner songs on movie scenes » décrit ici, les Black Angels et leur rock psyché épais.
Sur ledit objet, en effet (celui-ci constituant la redite plus « écorchée » de sa seconde sortie), le sextet joue des morceaux étendus, opaques (Death is on the way en ouverture), dont les penchants lestes s’avèrent être assez prenants (Justice). Une voix féminine se fait entendre, sombre, et l’ep dégage une belle unité de ton. La durée des compositions n’entrave nullement la bonne tenue de l’ouvrage, façonné dans l’esprit du live, sans arrangements trop…arrangeants. Trippant, l’ep fait honneur à ses créateurs; ses morceaux débutent lentement pour ensuite s’enhardir (Grace).
Voilà pour la Face A, Holy songs et son intro sonique/brumeuse annonçant une suite de qualité égale. Bruitiste et répétitif, le contenu fait mouche, impose ses climats étirés. Il est, aussi, mélodieux dans le chant sur ce même titre notamment. Plus loin, Up to you rappelle dans un premier temps Mazzy Star avec son début clair-obscur, épuré, et le timbre du chant. Le morceau amène un propos plus éclairci, sans toutefois se départir d’une touche obscure et en restant dans la cohérence de l’ensemble. On se prend donc au jeu, l’aventure prenant fin sur Me and myself lancinant, dépaysant aussi avec ses premiers instants cosmiques. Sound Sweet Sound réussit dans son entreprise, allie le cinglant et le spatial avec brio. On décolle avec lui, on « bastonne » avec lui, aussi, ayant trouvé là un bon compagnon de route aux travaux aboutis.