Je connais la personne, entre autres pour avoir discuté avec elle dans les loges des Young Gods, il y a de cela quelques années, à la Lune des Pirates d’Amiens. Renaud Brustlein, AKA H-Burns, un gars modeste et talentueux, prolifique aussi, qui s’extrait ici de son projet principal pour s’adonner avec 51 Black Super au rock 90’s biberonné au Weezer, au Guided by Voices ou au Pavement.
Sur l’album, éponyme, on va à l’essentiel et on livre en toute hâte, avec un brio insolent, onze pépites détonnantes, power-pop ou lo-fi, marquées parfois par une mélancolie lo-fi de toute beauté (Special number, Pay the price). Robert Pollard se voit chatouillé dans son excellence mélodique pétaradante (Get back) et dès l’amorce, avec Bigger et sa perfection mélodique prise dans le flux d’un rock qui trace, on se plie à l’urgence bien jugulée du disque. Over the bridge entube les Strokes, nul besoin d’aller dénicher la valeur hors de nos frontières puisqu’elle est ici, à portée de main ou plutôt d’oreilles. Suburbs use de gimmicks décisifs, étale le génie mélodique de ses géniteurs et procure un tapage jouissif. On apprécie la finesse brute du contenu, le ressenti, authentique (It’s a soundtrack). Le parti pris 90’s est un régal, la vivifiance des morceaux (MJ Wilson) tout autant.
Courts et sans fioritures, crissants, aussi tubesques qu’efficaces, les Real face et autres Get back allongent la liste des merveilles audibles par ici, portées par des mélodies pop qui enchantent. Spirit undergound rappelle Dinosaur Jr avec sa noisy-pop presque euphorisante, Looking up ferme la marche avec son bel orgue, apaisé mais expressif. Et on rééécoute, bien vite, ce fleuron mis en avant par Vietnam, branche du label Because Music initiée par le mag’ So Foot.