En d’autres temps « lunaire », à la fois cold et new-wave, A Second of June prend sur ce très joli Pastel palace une tangente plus « solaire », ceci par le biais d’une electro-pop rêveuse et de qualité optimale. Il n’en dédaigne pas, pour autant, ses élans froids « d’autrefois »; ici, le propos est plus enjoué, plus synthétique aussi. Les voix de Gregory Peltier et Elsa Lion font dans le sucré, c’est presque, dès l’excellent Naughty boy qui ouvre la danse, à de la dream-pop qu’on se confronte là.
A Second of June sait faire, c’est indéniable, possède sa touche et se renouvelle en évitant de se dénaturer. Les claviers dressent des décors cosmiques et animés. L’excellence de Psychodrama, l’effort précédent, est égalée. Fan the fame installe cette même pop sucrée et vivace, les machines virevoltent. Why do I est léger, ses chants doucereux, Liar est issu de la même étoffe, vaporeuse, délicate et finement ciselée. Il transporte, ce Pastel palace; son Stargazers bien nommé en entérine la splendeur.
S’il perd en nerf, A Second of June gagne ici en attrait poppy, le tout dans une simplicité qui fait la différence. Complètement céleste, Chlorine taste inaugure le second volet, suivi par un Aloha qui confirme l’unité du contenu. Les voix se répondent, enchanteresses, ou se complètent, l’économie de « surcharge » honore les strasbourgeois et renforce leur essai. Verp se fait plus directement pop-rock, agrémenté de guitares aigres-douces et d’une coloration shoegaze discrète. X-ray shot, saccadé, emmène bien haut pour ensuite laisser place à Justine, sensible et lascif avant de hausser le ton. Prenant, l’album trouve sa fin en un You’ve always been a ghost brumeux, belle conclusion démarquée, à l’image du disque décrit ici, de toute convention réductrice.