Projet du bassiste des Babyshambles, Drew McConnell, Helsinki sort avec A guide for the perplexed son second disque, le premier ayant été, semble-t-il, acclamé par la critique.
Toujours…perplexe à propos de ces artistes qui s’émancipent de leurs formations d’origines, bien que le résultat solo soit souvent crédible, j’attaque l’écoute et découvre une succession de titres pop-folk sensibles et bien décorés, plus loin une douceur à deux voix qui fait fondre (Keys). L’entrée en matière, sans balayer complètement la perplexité, est bonne et sème de la joie ombragée (Rising heights et sa finesse à la Radiohead, en plus vif cependant) puis plus ensoleillée (Cologne hotel et ses volutes de claviers, entraînant), avant qu’une reprise du plus « fameux » titre de Manu Chao en fasse un essai concluant, façon reggae sautillant, plus énergique que le morceau originel. S’il étonne, le morceau détonne, Brideshead, dans ses pas, soufflant cette pop-folk subtile et savamment élaborée propre à Helsinki, décidément de plus en plus fiable au fil de l’écoute.
Le tout n’explose certes pas mais il captive par sa sensibilité, illustrée l’instant d’après par The batteries weren’t dead, d’obédience psych-pop à la parfaite instrumentation. Mc Connell et ses acolytes jouent les alchimistes du son, dans la simplicité, et réussissent dans leur démarche. Bitpart et sa jolie quiétude le confirme, le panel instrumental s’élargit, se pare d’une certaine grâce et ce sans perdre en vie et en vigueur bien que modéré. Ampersand joue la carte funky-reggae et ça fonctionne, les motifs sonores, bien trouvés, sont de taille, la coolitude sans mièvrerie aussi et le doute est alors entièrement levé. L’acoustique vive de Ribtickling, la dualité de ses voix, sa tonalité folk-pop enjouée en font un nouvel essai accompli, puis Green-eyed twin conclut sur une autre trame acoustique, moins alerte, au ressenti plus directement perceptible mais sertie de sons triturés du plus bel effet. En final donc d’un bon opus, auquel il manque uniquement un ou deux morceaux plus « frontaux ».