Dans la foulée d’une soirée de lancement, au Café, dédiée au label Bon Temps et à sa toute fraîche compil’, la Lune des Pirates prenait elle aussi des couleurs electro en ce début de mars. Almeeva et son jeu en solo, parfois « guitarisé » (avec une vraie voix, aussi, merci pour cela…), se plaçant en pôle position, relayé par le très connu, dans nos terres, Gordon Shumway tandis que la conclusion échoyait à Cubenx, lui aussi en solo avec sa succession de plages dotées, à l’occasion, d’un « faux chant »…
Le menu semblait donc qualitatif, ouvert, ce qu’Almeeva n’allait pas démentir en livrant un set entre electro et pop, servi par un jeu de guitare fréquent, trop peu en avant, cependant, et une voix souvent sensible. Une bonne ouverture, exécutée avec intensité par Gregory Hoepffner, et d’une originalité qui sert ses intérêts. Ceci en évitant la monotonie récurrente du genre, face à un public encore maigre (les jeunes de la soirée I Am un Chien!! sont cependant partiellement présents et sauvent par leurs hourras l’accueil réservé à Almeeva, bravo encore une fois!), mais en démontrant en tout cas de belles dispositions.
La foule s’étoffe alors, Gordon Shumway lui offre avec sa modestie habituelle sa « psyché acid techno » aux climats prenants (Gull) et un brin longuets issus des morceaux de Bleu merle, son récent EP. On chemine entre plans planants et instants qui décollent, ça se fait souterrain comme mélodieux, c’est vraiment bon quand le chant s’en mêle, j’insiste…
Voilà un bon moment lié au genre du jour, qui précède la -trop longue- conclusion assurée par Cubenx. César Urbina, l’homme à la tête dudit projet, signant lui une « good music », de ses propres termes qui, ma foi, s’avèrent justes. Electro mâtinée de pop et de shoegaze, voilà cependant ce qu’on attendait et qu’on a trop peu goûté, au profit d’un set à mon sens trop roboratif et d’une durée qui fait décrocher…sauf pour les quelques danseuses s’affichant en bord de scène et pour une grosse frange du public, se déhanchant tous azimuts et visiblement conquise. Du rythme, beaucoup de rythme, quelques belles nuances, ça entraîne certes mais il aurait été appréciable de se confronter aux élans plus ouverts de certaines de ses sorties, On your own again par exemple. Il n’empêche que la prestation du bonhomme emporte l’adhésion, il la vit d’ailleurs pleinement, en phase avec la foule, pour conclure une soirée dont on aurait pu attendre mieux bien qu’au final « la mission soit accomplie ».
Photos William Dumont.
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