D’abord attiré par les pochettes du groupe, aux airs de brouillon attirant, dans une structure locale de prêt, je fus dans un premier temps déçu à l’écoute, peut-être trop hâtive, de The Go! Team. L’impression, justement, d’inachevé, d’un brouillon encore trop inabouti, d’un désordre stylistique qui desservait -à mon sens- le contenu.
Avec The scene between, The Go! Team ressert l’étau autour d’une pop jubilatoire, aux mélodies qui fusent, en y ajoutant des pincées shoegaze et noisy par instants et une patte 60’s qui apporte elle aussi beaucoup. Le début d’album, dans la lignée du cuivré What d’you say?, est remarquable, énergique, la voix féminine alliée au spirales de claviers de The scene between fait sensation et ce titre à peine digéré, Waking the jetstream gicle une pop-folk des plus euphorisantes. Ca promet, il n’y aura que très peu de creux ou de relâchements dans la vigueur et l’inspiration liées à l’album, que Blowtorch, 90’s en diable, noisy, situe quelques échelons plus haut encore. On tire sur les ficelles pop jusqu’à en élargir le champ, l’idée est estimable et sans dommages. Et avec Did you know?, on profite à plein d’encarts rétro de charme et de classe tout aussi concluants.
Il n’y a dans la rondelle aucune faute de goût ou presque, aucune mièvrerie et tout sonne juste. Il n’y que le court et indéfini Gaffa tape bikini, qui trouve son pendant chanté avec The floating felt tip un peu plus loin, pour enrayer de façon brève et peu significative la machine, qui repart de plus belle avec Catch me on the rebound, pop rétroïde, encore, vivifiante et éclatante. Puis on ressort un essai pop-shoegaze avec Her last wave. Voix sucrées, fond souillé, tout ça se marie dans l’harmonie. The art of getting by (Song for heaven’s gate) ralentissant le tempo pour faire briller les mélopées de Ian Parton et ses acolytes, décidément en grande forme. Et qui le restent avec Reason left to destroy, ses relents shoegaze délicieux et, comme de coutume, une pop de talent, qui illumine un bel ensemble qu’on n’hésitera pas à se remettre à de nombreuses reprises dans les écoutilles.