Union de Dave Pen (Archive) et Robin Foster (Birdpen), We are Bodies trouve sa place entre pop-rock et new-wave matinée de guitares nerveuses ou ténues (Shadows, plus ennuyeux qu’un début réussi dans le sillage d’un superbement mélodieux Pressure compressor, suivi de ce We are bodies plus soutenu encore, entre rock et élans new-wave que les synthés habillent avec adresse et simplicité). Cet opus éponyme réserve de bons moments quand la paire enflamme son discours, ennuie donc quand le propos se fait plus émotionnel, sans toutefois démériter (Calling out), et trouve son assise entre les deux penchants ou en les mêlant agilement (Capsize qui entérine la bonne impression de départ).
Quelques élans colds et envolées nerveuses agrémentent le travail (ce même Capsize), d’évidentes capacités à trousser des mélopées sensibles aussi (A light on), on arrive à sa moitié en s’y attachant progressivement…mais la suite baisse d’un cran dans l’accroche. Guide me home est beau mais trop « geignard », tout comme War, bel essai spatial mais qui, au contraire de son intitulé, s’en tient à une certaine paix sonore…avant de se terminer de façon bien plus rageuse et de sortir ainsi magnifiquement de sa torpeur.
On varie donc entre réussites, ennui et semi-succès, Knife installe une electro-pop sage mais de bonne facture, on ne se dépare cependant pas d’un ressenti mitigé, les instants célestes apportent dans le même temps un certain crédit à We are Bodies, ses guitares de choix aussi (la fin de Knife).
Enfin, Fake shelter, clairement émotif, barbe son monde en son début, il décolle après cela mais trop timidement pour réellement captiver. Et Replicants s’appuie sur un arrière-plan sombre, claviers à l’appui, pour prendre ensuite son envol et se faire vivace, concluant plus que correctement une douzaine de titres plutôt bons, parmi lesquels certains s’avèrent ne pas être la hauteur des attentes qu’on pouvait légitimement placer en une telle alliance.