Suite à un premier album sorti en 2010, produit par Ian Caple, Alice Lewis s’attaque au second, avec pour l’épauler deux acolytes de choix: Maxime Delpierre (Limousine, Rachid Taha) et Frédéric Soulard (Pony Hoax, Vitalic). Elle s’y promène entre balades un brin lassantes (Where do we go now, Bellbuoy) et travaux electro-pop des plus attrayants, enlevés, parfois, comme peut l’être l’excellent Ignorance is bliss, ou plus tempérés à l’image de Let it fall, teinté de trip-hop. Grandement valorisés par la production des deux bonshommes, alimentés par des sons et climats qu’on ne fuit pas, la plupart attirent l’oreille, l’animé Perfect stranger s’invite à la liste des réussites, vivace et à mi-chemin du chaud et du froid.
L’essai est donc souvent abouti, habité d’un léger tourment apaisé par le chant d’Alice, qui magnifie certains titres (Haunted reveries). Nothing I could say, tube electro-pop, crédite à son tour Your dreams are mine de façon significative tout en se faisant, belle initiative, plus « offensif » que ses prédécesseurs. Un interlude, puis un second, et un court essai intitulé Crossing the river, qui aurait gagné à se développer, marquent un creux dans l’avancée, mais la niveau des morceaux restants va permettre à la pluridisciplinaire artiste de s’en tirer à bon compte. The drought est posé, trop, mais agréable, The statue également, son ornement musical sobre en fait cependant une belle pièce et on ne regrettera ici qu’une chose: le peu d’essais alertes, cadencés, au profit d’un nombre -trop- élevé de compositions climatiques, doucereuses.
C’est alors que deux remix de Perfect stranger s’offrent à nous: le premier par Poni Hoax, qui saccade le morceau avec bonheur, l’autre par Coconut qui le truffe de sons accrocheurs tout en lui laissant sa vigueur, en conclusion réussie et plutôt bien vue (les remixes ne sont pas toujours judicieux, ici c’est le cas), cette fois, à un album estimable.