On le sait désormais, Gonzaï Records ne ne nous réserve que des perles et cette fois, c’est un recueil d’inédits de Marie et les Garçons, captés entre 1976 et 1979, auxquels se joint une version live de 24 images par seconde, datant de 1990, qui nous est « refilé ».
Enregistrés, donc, avant l’album mythique de 1980 chez Ze Records, les quatre morceaux aurait été loin d’y dénoter et sans plus attendre, un percutant Je vais t’ébranler un peu, noisy/post-punk court et efficient à souhait, enthousiasme nos écoutilles. Il trouverait même aisément sa place à l’heure actuelle, semblable aux sorties ou ressorties Born Bad qui elles n’ont plus ne prennent pas une ride, et P4 change un peu la donne, plus finaud avec ses synthés enjoués greffés à une trame répétitive. La qualité demeure, le morceau dégage toutefois un goût d’inachevé, dommage car l’amorce promettait…
Le coup est rattrapé par Reviens me voir, relents blues et vigueur post-punk s’y télescopent, ça grince comme on aime et les textes « d’époque » font eux aussi leur effet, simples et évocateurs. Arrive alors Deux sur banquette, d’abord narratif avec un fond vaguement no-wave avant de hausser le ton et de s’embarquer dans un fracas noisy d’avant-garde, paroles osées à l’appui évidemment.
On y prend goût, on regrette qu’il n’y ait ici que cinq compos à se mettre sous la dent et on profite à plein de 24 images par seconde, subtil et entraînant, au blues torturé, synth-wave aussi, pop quelque part, à la croisée de courants disparates et malgré ça cohérent, à l’image des créations de la paire Vidal/Fitoussi et d’un groupe forcément cultissime, dont on écoutera à volume tout aussi élevé la réédition de l’album « au polo » après s’être envoyé les plages réjouissantes de ce précieux EP.