Duo australien maintenant basé à Los Angeles, constitué de Scott Van Ryper et Aimee Nash, The Black Ryder sort avec The door behind the door son second album, longtemps après son Buy the ticket, take the ride datant de 2009.
On y découvre une sorte de « shoegaze-drone » joliment dreamy, parfois répétitive (Babylon en ouverture), une atmosphère à la fois pure et souterraine qu’enjolive la voix d’Aimee et de façon globale, de bien beaux espaces sonores (Seventh moon, magnifique), qui peuvent se parer d’une acoustique enchanteresse (The goin’ up was worth…). Les apparats sonores sont inventifs, l’adresse de la paire à unir le beau et le souillé est étonnante et sa dextérité lui permet un album de choix ainsi que la première partie actuelle de la tournée Psychocandy de « qui vous savez si vous êtes initiés ». Ce n’est pas rien et si on officie ici dans une veine plus épurée que chez les frères Reid, on retrouve chez The Black Ryder les mêmes sons « dirty », une même sensibilité poppy et une constance similaire dans la qualité. Let me be your light, charmeur, met en avant l’organe de sirène d’Aimee, sur fond dream-pop de toute beauté. On ne peut que se laisser bercer, pour ensuite décoller sur le shoegaze lent et sonique de Santaria. Tout est ici prétexte à l’imprégnation, les morceaux sont superbes et même les tentatives les plus épurées qui soient (Throwing stones) captivent.
Petite perle savamment ouvragée, The door behind the door berce l’âme, s’habille d’un tourment en filigrane, dégage tant de beauté qu’on y reviendra (All that we are). Les sons presque enfantins de Until the calm of dawn, son lit de cordes et sa voix éparse en font une merveille, puis on termine avec les douze minutes de Le dernier sommeil (The final sleep). Trop immuable, ledit titre aurait gagné à moins s’étendre, mais vaut malgré cela l’écoute et ne gâche en rien l’effort de ces ex-ressortissants de Melbourne, magnétique.